Symptômes de l’andropause chez l’homme : comment reconnaître une carence en testostérone

Dre Danny-Elle Gingras

August 29, 2025

Symptômes de l’andropause chez l’homme : comment reconnaître une carence en testostérone

Signes fréquents

  • Baisse de libido

  • Troubles de l’érection

  • Fatigue persistante

  • Perte de masse musculaire/force

  • Prise de graisse abdominale

  • Humeur dépressive/irritabilité

  • Brouillard mental/troubles de concentration

  • Troubles du sommeil.

Options de prise en charge 

  • Hygiène de vie (sommeil, entraînement, alimentation, alcool)

  • Traitement des causes associées; si indiqué après évaluation

  • TRT sous suivi médical.

Qu’est-ce que l’andropause ? (déficit androgénique lié à l’âge)

L’andropause – également appelée déficit androgénique lié à l’âge – désigne la baisse progressive de la production de testostérone chez l’homme, survenant généralement à partir de la quarantaine.

Contrairement à la ménopause chez la femme, il ne s’agit pas d’un phénomène soudain mais d’un processus lent et variable selon les individus.

En moyenne, le taux de testostérone tend à diminuer d’environ 1 % par an dès la trentaine. Cette décroissance hormonale passe souvent inaperçue au début.

Avec le temps, la diminution de testostérone peut devenir plus marquée et entraîner des symptômes notables, généralement à partir de la cinquantaine. On estime qu’environ 30 % des hommes de plus de 40 ans présentent un taux de testostérone bas (en deçà des valeurs normales pour leur âge). Cependant, tous ne ressentent pas forcément des symptômes prononcés – certains hommes peuvent avoir un déficit hormonal sans le savoir, tandis que d’autres éprouveront des troubles affectant leur qualité de vie.

Les symptômes de l’andropause chez l’homme

La chute de testostérone liée à l’andropause peut affecter de nombreux aspects de la santé masculine. Les symptômes varient d’un individu à l’autre, tant en nature qu’en intensité. Nous détaillons ci-dessous les symptômes typiques de l’andropause dans chacune de ces sphères.

Symptômes sexuels

  • La baisse du taux de testostérone se manifeste souvent par des changements dans la fonction sexuelle :

  • Diminution de la libido (désir sexuel en berne, moins d’intérêt pour les activités sexuelles qu’auparavant).

  • Troubles de l’érection (difficulté à obtenir ou à maintenir une érection satisfaisante).

  • Réduction des érections matinales ou spontanées, autrefois plus fréquentes.

  • Orgasmes moins intenses et baisse de la satisfaction sexuelle globale.

Ces symptômes sexuels font partie des signes les plus évocateurs d’un déficit en testostérone. Un homme en andropause peut ainsi constater que sa vie intime est moins épanouie qu’auparavant, ce qui peut affecter sa confiance en soi et son couple.

Symptômes physiques

La composante physique est, elle aussi, fréquemment atteinte par l’andropause :

  • Fatigue générale et baisse d’énergie : une fatigue persistante peut s’installer, avec le sentiment d’être constamment épuisé même sans effort important. Le manque de tonus physique est un motif de plainte courant.

  • Diminution de la force et de la masse musculaire : la baisse de testostérone s’accompagne souvent d’une diminution de la masse musculaire (perte de muscle) et d’une baisse de la force physique.

  • Troubles du sommeil : le sommeil peut devenir moins réparateur. On observe des insomnies ou des réveils nocturnes fréquents, parfois des sueurs nocturnes, voire des épisodes d’apnée du sommeil.

  • Changements corporels visibles : l’andropause peut entraîner une prise de poids, en particulier un gain de masse grasse au niveau abdominal, même sans changement de régime alimentaire. Parallèlement, on note souvent une réduction de la pilosité corporelle (les poils deviennent plus clairsemés), une peau qui tend à devenir plus sèche ou plus fine, et parfois une redistribution des graisses.

  • Gynécomastie : il s’agit du développement légèrement accru de la poitrine (les tissus mammaires) chez l’homme. Une baisse de testostérone, surtout si elle s’accompagne d’un déséquilibre avec d’autres hormones, peut provoquer cette augmentation modérée du volume des seins, qui est parfois embarrassante pour l’homme concerné.

Symptômes psychologiques et cognitifs

Sur le plan mental et émotionnel, le déficit en testostérone peut s’accompagner de changements notables :

  • Humeur dépressive : l’andropause peut entraîner une tendance à la dépression ou à la mélancolie. L’homme se sent “le moral à plat” sans raison évidente.

  • Irritabilité accrue et sautes d’humeur : on observe une moindre tolérance au stress et une propension à s’énerver plus facilement, ou à passer par des phases d’humeur variable.

  • Anxiété : certains hommes rapportent une nervosité inhabituelle, de l’angoisse ou une anxiété diffuse qu’ils ne connaissaient pas auparavant.

  • Baisse de motivation et de confiance en soi : le manque de testostérone peut se traduire par une perte d’entrain, moins d’initiative dans les projets personnels ou professionnels, et une estime de soi en diminution.

  • Troubles cognitifs légers : difficulté à se concentrer sur une tâche, petites pertes de mémoire ou oublis plus fréquents, impression d’avoir l’esprit “embrumé”. Ces symptômes peuvent être subtils, mais beaucoup d’hommes en andropause décrivent un esprit moins vif qu’avant.

Ces changements psychologiques peuvent avoir un impact sur la qualité de vie, les relations sociales et la performance au travail. Il est important de noter qu’ils peuvent être directement ou indirectement liés au déficit hormonal (par exemple, le manque de sommeil et la fatigue aggravent aussi l’irritabilité et les troubles de concentration).

Symptômes métaboliques

Enfin, l’andropause peut avoir des répercussions sur le métabolisme de l’homme :

  • Ralentissement métabolique et prise de graisse : un faible taux de testostérone est associé à un métabolisme plus lent. L’organisme brûle moins de calories au repos, ce qui favorise une augmentation de la masse grasse, en particulier au niveau de l’abdomen (ventre).

  • Profil métabolique défavorable : la carence en testostérone peut s’accompagner d’anomalies des paramètres biologiques. On peut par exemple retrouver un syndrome métabolique, qui se définit par un ensemble de signes tels qu’une obésité abdominale, une élévation du taux de sucre sanguin (glycémie), une hypertension artérielle et une hausse du “mauvais” cholestérol LDL. L’andropause n’induit pas directement ce syndrome, mais elle peut y contribuer ou l’aggraver. Ce profil métabolique augmente le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires sur le long terme.

  • Risque d’ostéoporose : sur le plan osseux, la testostérone aide à maintenir la densité minérale des os. Sa baisse prolongée peut donc conduire à une déminéralisation osseuse progressive (ostéopénie), augmentant le risque d’ostéoporose et de fractures à un âge avancé. Ce risque est d’autant plus présent si d’autres facteurs (comme la sédentarité ou une carence en vitamine D) coexistent.

  • Important à souligner : tous ces symptômes n’apparaissent pas systématiquement chez un même individu, et rarement tous en même temps. Ils s’installent souvent graduellement sur plusieurs années.

Facteurs de risque et causes associées

Le principal facteur menant à l’andropause est tout simplement l’âge : le vieillissement naturel entraîne chez tous les hommes une baisse hormonale, mais à des degrés divers. Cependant, certains éléments peuvent favoriser une baisse plus marquée ou plus précoce du taux de testostérone. Parmi les facteurs de risque identifiés, on retrouve :

  • Le surpoids ou l’obésité : un excès de tissu adipeux (masse grasse) contribue à abaisser le taux de testostérone (la graisse transforme une partie de la testostérone en œstrogènes).

  • La sédentarité : le manque d’activité physique régulière est associé à un moindre niveau de testostérone (le sport, au contraire, stimule la production hormonale).

  • Le stress chronique : un stress psychologique prolongé entraîne une production de cortisol (l’hormone du stress) élevée, ce qui peut perturber l’équilibre hormonal et faire baisser la testostérone.

Ces facteurs ne provoquent pas à eux seuls l’andropause, mais ils peuvent aggraver un déficit hormonal latent ou en hâter l’apparition. La bonne nouvelle, c’est que nombre de ces éléments sont modifiables. Améliorer son hygiène de vie – en particulier perdre l’excès de poids, adopter une routine

d’exercice physique, modérer sa consommation d’alcool et mieux gérer son stress – peut contribuer à faire remonter naturellement le taux de testostérone.

En somme, un mode de vie sain reste primordial pour atténuer les effets de l’andropause et préserver sa santé générale.

Diagnostic : comment confirme-t-on l’andropause ?

Étant donné que les symptômes de l’andropause restent relativement non spécifiques (ils peuvent ressembler à ceux d’autres affections), il est indispensable de confirmer le diagnostic par des examens médicaux appropriés. Dans un premier temps, le médecin traitant va évaluer les symptômes cliniques.

Des questionnaires standardisés, comme le questionnaire
ADAM (pour Androgen Deficiency in Aging Males), peuvent être utilisés pour dépister un éventuel déficit en testostérone à partir des symptômes rapportés par le patient.

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Cependant, le critère décisif pour diagnostiquer une andropause est biologique : il s’agit de mesurer le taux de testostérone sanguin par un bilan

hormonal. En résumé, le diagnostic d’andropause repose sur la combinaison de symptômes évocateurs et d’un faible taux de testostérone confirmé par des analyses sanguines répétées.

Andropause précoce : des cas non liés à l’âge

Par définition, l’andropause est liée au vieillissement. Néanmoins, des hommes relativement jeunes (bien avant l’âge habituel de l’andropause) peuvent présenter un tableau similaire de déficit en testostérone. On ne parle alors pas d’“andropause” à proprement parler, mais plutôt d’hypogonadisme dû à d’autres causes médicales. Le résultat n’en est pas moins un manque de testostérone, avec des symptômes comparables.

Plusieurs situations peuvent conduire à un déficit androgénique précoce chez l’homme :

  • Causes génétiques ou congénitales : certaines anomalies chromosomiques ou génétiques, présentes dès la naissance, affectent la production de testostérone. Par exemple, le syndrome de Klinefelter (présence d’un chromosome X supplémentaire) est une cause connue d’hypogonadisme primaire chez l’homme jeune, tout comme certains déficits enzymatiques rares touchant la synthèse de la testostérone.

  • Atteinte des testicules : toute lésion ou maladie touchant directement les testicules peut altérer leur fonction hormonale. Cela peut être le cas après un traumatisme important au niveau des testicules, une chirurgie testiculaire (par exemple l’ablation d’un testicule pour traiter un cancer).

  • Dysfonctionnement hormonal “central” : le problème peut aussi venir de plus haut dans la chaîne hormonale, au niveau de l’hypophyse ou de l’hypothalamus dans le cerveau. Une tumeur bénigne de l’hypophyse (adénome hypophysaire) ou d’autres lésions cérébrales peuvent perturber la sécrétion de LH/FSH qui stimule normalement les testicules, conduisant à un hypogonadisme secondaire (faible testostérone par défaut de stimulation des testicules). Un excès de prolactine (hormone hypophysaire) peut également inhiber la production de testostérone.

  • Maladies chroniques graves : l’organisme, lorsqu’il est affaibli par une maladie chronique de longue durée, peut “mettre en veille” certaines fonctions hormonales. Les hommes souffrant d’obésité sévère, de diabète mal équilibré, d’insuffisance hépatique ou rénale avancée, de polyarthrite rhumatoïde active ou d’autres maladies systémiques peuvent présenter une baisse significative de testostérone plus tôt dans la vie. L’inflammation chronique et le stress physiologique induits par la maladie en sont souvent la cause.

  • Médicaments et substances : outre les médicaments évoqués plus haut (corticoïdes, opiacés…), la prise de stéroïdes anabolisants dans un but de dopage sportif peut conduire à un effondrement de la production endogène de testostérone.

En effet, ces hormones de synthèse trompent le cerveau qui réduit sa stimulation hormonale, et les testicules peuvent s’atrophier (on parle d’hypogonadisme hypogonadotrope). Après l’arrêt du dopage, il n’est pas rare que les utilisateurs éprouvent une phase de déficience en testostérone. De même, des traitements lourds comme certaines chimiothérapies ou la radiothérapie pelvienne peuvent endommager les cellules testiculaires et provoquer un hypogonadisme permanent ou transitoire, même chez un homme plus jeune.

Consultation médicale et bilan hormonal : quand et pourquoi consulter ?

La prise en charge de l’andropause doit impérativement être encadrée par un médecin. Si vous présentez les symptômes décrits plus haut et qu’ils affectent votre bien-être au quotidien, n’hésitez pas à consulter votre professionnel de la santé. Celui-ci procédera à une évaluation globale (questions sur les symptômes, examen physique, revue des antécédents médicaux) et pourra vous prescrire un bilan hormonal pour vérifier votre taux de testostérone.

Un simple test sanguin matinal permet de mesurer la concentration de testostérone et de déterminer si elle est anormalement basse pour votre tranche d’âge.

Ce bilan hormonal mesurera possiblement d’autres paramètres pour affiner le diagnostic (hormones hypophysaires, fonction thyroïdienne, profil lipidique, glycémie, etc.), en fonction de votre profil et de vos facteurs de risque.

Dans les cas modérés, de simples changements de mode de vie peuvent suffire à améliorer la situation (perte de poids, exercice physique, nutrition, sommeil, réduction du stress). Si la carence hormonale est sévère et retentit beaucoup sur votre santé, un traitement hormonal substitutif (comme la thérapie de remplacement de la testostérone, TRT) pourra être proposé. Le médecin vous expliquera les bénéfices attendus, mais aussi les risques potentiels et les modalités pratiques de ce traitement, afin que vous puissiez prendre une décision éclairée.

Un traitement médical qui vise à corriger une carence hormonale en testostérone chez l’homme.

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Vous vous reconnaissez dans ces symptômes ?

Si vous pensez présenter les signes d’une carence en testostérone, le premier réflexe à avoir est d’en parler à un professionnel de la santé pour effectuer un bilan complet. Un simple test sanguin pourra confirmer la situation et permettre de déterminer les solutions envisageables. Nous offrons une prise en charge complète et personnalisée pour les hommes aux prises avec des symptômes d’andropause.

Vous souhaitez faire le point sur votre santé hormonale et retrouver votre vitalité ? Prenez rendez-vous dès maintenant pour un bilan hormonal détaillé et des conseils sur mesure. Votre santé et votre bien-être méritent toute votre attention – ne laissez pas l’andropause vous priver de votre entrain, des solutions existent pour vous aider à mieux vieillir.

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***Cet article ne remplace pas un avis médical.

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